Pérennisation

Une fois les données de l’herbier numérisées et informatisées, elles restaient toutefois dans un équilibre précaire, puisqu’elles n’étaient disponibles que sur un hébergement internet personnel, et utilisaient pour leur exposition un système Drupal complexe à mettre à jour (le deuxième site mon-herbier s’est fait pirater plusieurs fois). Il était donc nécessaire de pérenniser l’herbier de Daniel Pellé, sous ses deux formes physique et numérique, afin de garantir sa disponibilité future, au-delà des aléas du temps.

Sécuriser l’herbier physique

C’est en mai 2019 qu’ont été entamées les démarches nécessaires à l’entrée de l’herbier DP dans les collections nationales, cela pour qu’il soit protégé physiquement et accessible à la communauté scientifique. Marc Pignal, du Muséum, nous a mis en contact avec Juliette Galpin, conservatrice en chef du Muséum d’Histoire naturelle de Troyes, seule institution à même de conserver l’herbier de Daniel Pellé en tant que collection unique et d’y voir un intérêt patrimonial direct (le quart de l’herbier provenant de l’Aube).

Très rapidement, le 12 novembre 2019, l’acquisition a été validée par les ministères de la Culture et de l’Enseignement supérieur, ainsi que par le conseil municipal de la Ville de Troyes (le 16 décembre, [relevé du conseil municipal]), la cession de l’herbier par la famille de Daniel Pellé devait encore être formalisée. Celui-ci ayant été transmis à Sonja par Francis Biannic, aucun document n’avait été signé, et l’herbier leur appartenait donc toujours officiellement.

C’est Juliette Galpin qui a contacté le fils de Daniel Pellé afin de lui expliquer la nécessité de formaliser cette cession ; qu’elle en soit remerciée, puisque cela a permis que l’herbier soit officiellement cédé à la Ville de Troyes en janvier 2020. Le 26 février suivant, le retrait de l’herbier par les services de la Ville de Troyes était organisé, et l’herbier DP venait compléter les collections de botanique du muséum de Troyes. Il devenait en même temps propriété inaliénable de l’État et ne pourrait, dès lors, plus être ni cédé, ni détruit.

« L’herbier sera reconditionné […] dans des boites en carton neutre, afin de le protéger davantage de la poussière […] il sera stocké avec l’ensemble de nos collections de botanique, sur un site de réserves externalisées […] L’accès [à l’herbier] est possible pour tout chercheur qui en fait la demande, notamment sur un sujet précis. Les planches sont visibles sur place, l’envoi de photos est également possible. Tout dépend de la recherche et des besoins afférents. Il est également possible de prêter physiquement les planches aux chercheurs qui en font la demande, selon la recherche et les conditions du prêt scientifique » (Juliette Galpin, MHNT).

Trois semaines plus tard, le 17 mars 2020, nous débutions en France la première période de confinement due à l’épidémie de Covid-19.

Publier les données de l’herbier

La raison pour laquelle nous avons souhaité publier les données de l’herbier, et en même temps toutes les informations dont nous disposions dessus, et des détails sur notre propre démarche d’informatisation, était de pouvoir établir un état du projet à un instant t.

Ainsi, si le contenu d’une base de données peut toujours être mis à jour – ou corrompu – une publication scientifique publiée ne peut plus être corrigée, et est archivée « en l’état ». Cela confère aux données du projet une stabilité et une pérennité nécessaires à leur bonne conservation. La distribution de l’article en open access assure une disponibilité immédiate et gratuite des données de l’herbier DP aux chercheurs du monde entier. Enfin, la publication d’un article et du catalogue des planches au format PDF a permis la diffusion d’une véritable copie numérique de l’herbier, via le site des Publications du Muséum (https://sciencepress.mnhn.fr) et les procédures de traitement qui sont appliquées aux articles publiés dans les colonnes de leurs journaux scientifiques (extraction des données par l’organisme Plazi).

C’est ainsi, le 18 juin 2023, qu’a paru dans la revue Adansonia du Muséum l’article “L’herbier Daniel Pellé (DP) – La collection d’un botaniste amateur de l’Aube (France)” (Côtez et al. 2023) ; l’article, et le catalogue, sont consultables gratuitement depuis l’adresse http://adansonia.com/45/13

Attribuer des identifiants pérennes aux données numériques de l’herbier DP

Enfin, afin d’assurer la pérennité des données publiées et des données originales de l’herbier de Daniel Pellé, un certain nombre d’identifiants ont été attribués à cette collection, et aux planches et métadonnées qui l’accompagnent. Pour plus de détails sur les identifiants de l’herbier DP, consultez la page Identifiants.


🔗 Identifiants et méta-données