En 1997 j’ai participĂ© en tant qu’animateur au « Club des Marmousets », Ă Beine-Nauroy (dans la Marne) ; Ă cette occasion, nous avions visitĂ© l’observatoire astronomique du SAROS, qui Ă©tait Ă©quipĂ©, si mes souvenirs sont bons, d’un tĂ©lescope de 410 mm. Nous avions alors pu observer la planĂšte Saturne…

sur notre petite expédition au SAROS de Beine-Nauroy.
Et nous Ă©tions repartis avec une disquette (oui oui, cet objet datant de l’Ăšre prĂ©historique) qui, figurez-vous, est toujours lisible… J’ai donc fait une copie de sauvegarde, et me suis replongĂ© dans les explications et les images que nous avions dĂ©couverts Ă l’Ă©poque, Ă©bahis par l’immensitĂ© du monde qui nous entourait…

La comĂšte Hale Bopp
En 1995, deux annĂ©es plus tĂŽt, on avait dĂ©couvert au fin-fond de notre ciel une comĂšte, Hale Bopp (ou C/1995 O1 de son petit nom scientifique). Celle-ci est restĂ©e visible pendant plus de 18 mois (un record), et de nombreuses observations avaient Ă©tĂ© faites depuis l’observatoire du SAROS. Voici quelque-unes de ces photos, accompagnĂ©es des informations qui nous avaient Ă©tĂ© transmises, que je reproduis Ă©galement ci-dessous :
« SPECIAL PASSAGE HALE-BOPP »
Vous avez dĂ©couvert en premiĂšre partie de cette disquette des images de la comĂšte HALE-BOPP. Certaines datent de juin [1995], pĂ©riode ou la comĂšte se situait encore bien loin de la terre, elle devait se situer Ă la distance de Jupiter. D’autres images sur lesquelles nous avons procĂ©dĂ© Ă des traitements numĂ©riques mettent en valeur les diffĂ©rents mouvements gazeux, Ă©changes, jets et ondes de chocs au centre de cet « iceberg vagabond ».

Sa queue ne mesurerait pas moins de sept millions de kilomĂštres. On estime la taille du noyau de la comĂšte HALE-BOPP Ă une trentaine de kilomĂštres, ce qui est plutĂŽt rare pour une comĂšte. Le noyau de la comĂšte de HALLEY rĂ©vĂ©lĂ© par la sonde GIOTTO en mars 1986, faisait environ 15 km. En gĂ©nĂ©ral, le noyau d’une comĂšte n’a que peu d’importance sur sa magnitude globale du fait de sa petite dimension. C’est la queue de la comĂšte qui joue gĂ©nĂ©ralement un grand rĂŽle… Et bien dans le cas de HALE-BOPP, c’est tout l’inverse son noyau est trĂšs lumineux et la magnitude de celui-ci flirte avec le nĂ©gatif (la magnitude est la luminositĂ© d’un astre, dĂ©finie sur une Ă©chelle logarithmique inverse, pour illustration : l’Ă©toile SIRIUS, la plus brillante du ciel borĂ©al a une magnitude de -1,5). Un fait que l’on peut notamment tenter d’expliquer par une activitĂ© importante au niveau du noyau, comme les images mettant en valeur les ondes de chocs en tĂ©moignent. La queue d’une comĂšte s’oriente toujours Ă l’opposĂ© de la direction du soleil, le vent solaire agissant sur la comĂšte en la ionisant. C’est ce phĂ©nomĂšne d’ionisation (en quelque sorte un phĂ©nomĂšne de « fluorescence », surtout créée par la chevelure) cumulĂ© Ă la rĂ©flexion de la lumiĂšre solaire (rĂ©flĂ©chie principalement par le noyau) qui fait toute la lumiĂšre sur l’astre.
Et voici les photos qui avaient Ă©tĂ© prises de l’observatoire de Beine-Nauroy (avec un tĂ©lescope de 410 mm) :






Je me souviens que nous avions pris la voiture avec des copains et nous Ă©tions partis photographier la comĂšte… Et voilĂ la photo que nous avions rĂ©ussi Ă prendre :

Autres curiosités astronomiques
Une sĂ©rie d’autres photographies astronomiques nous avaient Ă©galement Ă©tĂ© montrĂ©es. Je les reproduis ci-dessous, accompagnĂ©es de leur commentaire (fourni par l’Ă©quipe du SAROS d’alors) et d’une version plus rĂ©cente du mĂȘme objet astronomique (Ă droite), prise par des tĂ©lescopes bien sĂ»r plus puissants… :
Le cratĂšre Copernicus
Copernicus possĂšde un cirque imposant, foyer des plus grands systĂšmes rayonnants. Rempart dominant de 900 mĂštres le terrain environnant.
- Profondeur : 3760 m ;
- DiamĂštre : 93 km.


La galaxie M61
Galaxie dans la constellation de la Vierge. Galaxie spirale vue de face ressemblant Ă une girandole. DĂ©couverte par Oriani en 1779 lors de l’observation d’une comĂšte. Son noyau est particuliĂšrement brillant.
- DiamÚtre : 60 000 années-lumiÚre ;
- Masse : 1/2 Voie lactée.


La galaxie M100
L’image ici prĂ©sentĂ©e est celle de la galaxie M100. Bien sĂ»r, il s’agit d’une image en fausses couleurs. Le « M » que porte comme nom cette galaxie, est le « M » de l’astronome Messier (1730-1817) ; c’est lui qui le premier catalogua cette galaxie.
On compte 109 objets au catalogue MESSIER, la galaxie M100 est donc la centiĂšme galaxie Ă avoir Ă©tĂ© cataloguĂ©e par Messier. Cette galaxie est de type spirale. Sa luminositĂ© (en magnitude) est de 10,6; pour rĂ©fĂ©rence le soleil a pour magnitude -26, l’Ă©toile de l’hĂ©misphĂšre borĂ©al la plus brillante, SIRIUS, a pour magnitude m -1,5 et l’Ćil peut percevoir jusqu’Ă la magnitude 6. Inutile de dire que cette galaxie n’est pas trĂšs lumineuse ! C’est la galaxie la plus grande de l’amas de la Vierge avec un diamĂštre de 110 000 annĂ©es-lumiĂšre et une masse de 160 milliards de soleil.
- Distance : 11 MPC (mégaparsecs).
- Dimension angulaire : 5′
- Vitesse d’Ă©loignement : 1600 km/sec.


La NĂ©buleuse d’Orion



et photo du télescope spatial Hubble à droite (source images 2 et 3 : Wikipédia).
La Nébuleuse du Crabe
Celle-ci est assez extraordinaire : c’est l’objet M1 du catalogue de Messier, et les images dont nous en avons aujourd’hui via les tĂ©lescopes spaciaux sont magnifiques… Son histoire l’est tout autant, puisqu’elle rĂ©sulte de l’explosion d’une Ă©toile massive en super nova, explosion observĂ©e depuis la Terre de juillet 1054 Ă avril 1056…


La NĂ©buleuse de l’HaltĂšre
C’est l’objet M27 du catalogue de Messier, qui l’a dĂ©couverte en 1764. C’est la premiĂšre nĂ©buleuse planĂ©taire observĂ©e par l’humanitĂ©. Elle se situe Ă 1250 annĂ©es-lumiĂšre de la Terre.



(photo de gauche, SAROS ; photos de droite : Wikipédia).
Conclusion
Bien sĂ»r, le tĂ©lescope du SAROS n’Ă©tait pas le plus grand existant sur la planĂšte Ă l’Ă©poque (1997), mais ses 410 mm faisaient tout de mĂȘme bonne figure ; j’ai souvenir que nous avions observĂ© la planĂšte Saturne, et que nous distinguions mĂȘme ses anneaux (elle faisait la taille d’un petit pois dans l’objectif…)
L’autre Ă©lĂ©ment saisissant Ă l’Ă©poque, c’Ă©tait que le tĂ©lescope Ă©tait Ă©quipĂ© d’un camĂ©ra CCD, qui permettait de retranscrire ce que voyait l’appareil sur un petit Ă©cran. Parfait pour visionner des images d’astronomie avec un groupe d’enfants !
Le Club des Marmousets existe toujours, pour plus d’informations c’est par lĂ !