L’herbier DP comporte un total de 1983 planches, réparties dans 133 familles taxonomiques. 1974 planches ont été numérisées, informatisées et rendues disponibles sur le site http://mon-herbier.teznet.fr ; les neuf planches restantes, ne comportant pas d’étiquettes ou celles-ci s’étant décollées, n’ont pas été incluses dans les données de l’herbier.
Provenance des spécimens
Une majorité de récoltes (565) provient du département de l’Aube, situé en Champagne-Ardenne, dans le quart nord-est de la France (actuelle région Grand-Est). La presque totalité des planches sont localisées au niveau de la commune et datées au jour près. Les récoltes ont été effectuées sur une période de temps peu représentée dans les collections de l’herbier P (1942-1989). On trouve ainsi, pour plusieurs années de cette période, plus de récoltes effectuées par Daniel Pellé que dans toutes les planches référencées et informatisées à ce jour dans P. 64 planches de l’herbier DP ont été récupérées via la Société française pour l’échange des plantes vasculaires (SFE). Leurs doubles dans l’Herbier de Paris ont été retrouvés (171 planches).
Environ 250 autres ont été directement données à Daniel Pellé par René Prin. Le reste des planches (c. 1600) a été constitué par Daniel Pellé lui-même, au gré de ses voyages en France (Aube, Savoie, Alpes Maritimes, Yonne, Pyrénées-Orientales, Côte d’Or, etc.), mais aussi à l’occasion de ses vacances en Suisse, Espagne, Portugal ou Italie (c. 500 planches).
Chemises
Les planches de l’herbier DP sont réparties dans 32 chemises cartonnées, chacune fermée par une sangle en coton, et organisées par familles. Deux chemises, contenant 71 planches, correspondent à des zones géographiques spécifiques, « Ténérife » (34 planches) et « Afrique du Nord » (37 planches). Ces dernières planches ont été récupérées par échanges au sein de la SFE.
Pour chacune des planches enregistrées ici, le numéro de chemise est indiqué dans la colonne de droite.
Papiers
Deux types de papiers différents ont été utilisés. L’un, de couleur beige-orangé, supporte la majorité des spécimens récoltés. Ce papier était fourni par René Prin, dont la famille travaillait dans les cartonneries auboises. Ce papier a été utilisé, presque sans exception, jusqu’en juillet 1979 (planche DP1029). Avant cette date, on ne relève que quelques planches sur papier blanc.
Le second papier a été utilisé à partir du mois d’août 1979, et correspond aux spécimens récoltés dans la deuxième moitié de la période de récolte de Daniel Pellé. Après cette date, quelques spécimens sont encore montés sur papier à fond orangé, mais de manière exceptionnelle.
Montage et traitement des spécimens
Les spécimens ont été fixés sur les planches en utilisant de petites bandes de papier collées sur la feuille elle-même. Certaines se sont décrochées avec le temps, mais la plupart des spécimens sont toujours bien fixés. Les planches elles-mêmes font environ 22 × 30 cm.
Certains spécimens ont vraisemblablement été traités au dioxyde de soufre, car c’était la technique utilisée par René Prin (il faisait brûler une mèche soufrée dans une enceinte close, après avoir été victime d’une attaque d’insectes, selon Christophe Reveillard [MNHN]) qui l’appliquait certainement aussi aux récoltes effectuées par ses amis botanistes. La planche DP1798 comporte par exemple la mention « ex. traité gaz sulfure » sur l’étiquette.
Toujours selon CR, le matériel de l’herbier DP a été parfaitement préparé, avec un séchage optimisé (peut-être au fer à repasser) et une précision quasi d’orfèvre. René Prin préparait les échantillons dans une boîte à mèche soufrée : la combustion dégageait du SO2 inhibant les processus hâtifs de dégradation des tissus et des pigments, bien conservés.
Étiquettes
Les étiquettes font environ 7 × 3 cm (elles sont parfois plus grandes, en fonction de la quantité d’informations inscrites sur l’étiquette). Deux machines à écrire différentes ont été utilisées pour taper les étiquettes de l’herbier DP. La première appartenait certainement à René Prin, qui aidait les botanistes amateurs à déterminer et à fixer sur les planches les spécimens récoltés. La dernière planche dont l’étiquette a été tapée avec cette machine date du 6 août 1967 (planche DP1810) ; à partir de la planche suivante (DP1833), datée du 15 août 1967, c’est systématiquement cette seconde machine qui est utilisée. Une partie des étiquettes est manuscrite, principalement celles provenant d’échanges au sein de la SFE.
Les étiquettes mentionnent les flores de référence utilisées par Daniel Pellé pour identifier les taxons : B (Flore « Bonnier »), C (Flore « de Coste »), F (Flore « Fournier »), P (DP1599), L (DP0556), W (DP0332) parfois explicitement, la plupart du temps de manière implicite (seuls les numéros de taxon sont indiqués, sans les lettres B, C ou F). Les numéros de la Flore de Coste ont été ajoutés par la suite, à la machine à écrire, sur la tranche de l’étiquette, verticalement (certains numéros sont à cheval entre l’étiquette et la planche). Enfin, sur la plupart des planches, les noms communs français et allemands sont indiqués.
Dates de récolte
1754 planches sur 1974 sont datées au jour près ; 26 n’ont pas de date explicite et 194 ne mentionnaient qu’un mois et une année ; dans ce cas c’est la date du 15, en milieu de mois, qui a été retenue lors de l’informatisation de ces planches.
Les dates de collecte des spécimens de l’herbier DP s’étalent de 1942 à 1989 (année du décès de Daniel Pellé). La Figure ci-dessus récapitule les années de récolte et le nombre de spécimens correspondant. La majeure partie des récoltes a été effectuée entre les années 1950 et 1970, période de l’après-guerre pendant laquelle peu de botanistes amateurs ont herborisé.
Lieux de récolte
Les ¾ des planches (c. 1 442) de l’herbier DP ont été récoltées en France, contre un peu plus de 500 à l’étranger. Les pays les plus représentés sont la Suisse, l’Espagne et l’Italie. Une vingtaine de planches proviennent du Portugal, d’Andorre ou de Turquie. Les planches du Maghreb (Algérie et Maroc) ont été obtenues via la SFE.
Pour plus de détails sur les lieux de récolte de l’herbier de Daniel Pellé, cliquez ici.
Données taxonomiques
L’herbier DP comprend une grande majorité de plantes à fleurs (phanérogames, 1922 planches sur 1974 en tout) ; des fougères (35 planches), des mousses (trois planches), des prêles (six planches), des conifères (sept planches) et une planche de Ginkgo sont également représentés.
L’herbier comporte des spécimens appartenant à 133 familles de plantes différentes, dont 118 trouvées sur le territoire français. Les spécimens récoltés sont répartis parmi 728 genres (592 pour la France) et 1793 espèces (1314 pour la France). C’est un herbier qui contient, en termes de taxons, peu de doubles ; Daniel Pellé suivait donc le compte de ses récoltes de manière assez précise, au fur et à mesure de leur mise en planche, afin d’éviter de récolter plusieurs fois des spécimens des mêmes espèces.
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Les collecteurs de l’herbier DP
Le récolteur principal de l’herbier DP est bien sûr Daniel Pellé lui- même (1626 planches sur 1974 lui sont directement assignées). Sur les planches constituées par Daniel Pellé, il n’y a aucun nom de récolteur. Le second récolteur principal de l’herbier DP est René Prin, qui a transmis 265 planches de son propre herbier à Daniel Pellé.
Pour plus de détails sur les collecteurs de l’herbier de Daniel Pellé, cliquez ici.